Comores / Journée internationale de lutte contre la corruption : Les Comores ont perdu 15 places
12 Dec 2014 - 02h27
Le président avait promis d’éradiquer la
corruption et d’inscrire dans les pratiques et les mœurs, la transparence et la
bonne gouvernance dans la gestion quotidienne des affaires publiques. Un autre
engagement n’a jamais été tenu. L’Union des Comores a reculé de 15 rangs dans
la liste de l’agence Tranparency International, en passant de la 127ème à la
142ème place.
La journée internationale de lutte
contre la Corruption n’a pas été célébrée cette année aux Comores. Les
autorités et toute la classe politique n’ont d’yeux que pour les élections de
janvier et février 2015. Il faut dire qu’avec les éclaboussures et les
anomalies qui entachent ce processus, il y a de quoi être troublé.
Le rapport 2014 de l’agence Transparency
International vient de classer les Comores à la
142ème place sur 175 pays. En 2013, l’archipel était placé à la 127ème
place. Le pays a donc perdu 15 rangs cette année. Il y a deux mois, le
président Ikililou recevait les membres de la Commission anti-corruption ainsi
que les directeurs généraux des sociétés d’Etat. Il avait pointé du doigt le
favoritisme, la permissivité dans les prisons, le non-respect de la déontologie
et des procédures dans les passations de marchés publics, tout comme les
mauvaises pratiques observées au niveau de la justice.
« La corruption n’a jamais été autant effective. Aucun service ne semble
épargné. Des détenus retrouvent la liberté après délivrance de faux certificats
médicaux », avait-il ajouté dans ce mea-culpa, non sans rappeler que
même pour ce qui est des décélérations du patrimoine, peu d’autorités et
responsables de l’administration l’avaient fait.
Ces propos tenus 3 ans après son
investiture sonnent comme un aveu d’échec. En 2011, le président Ikililou
Dhoinine déclarait: « La lutte
contre la corruption est un sujet qui me tient à cœur et dont j’ai fait, dès
mon investiture, le cheval de bataille de mon quinquennat ». Pour
démontrer sa bonne foi, il a promulgué la loi relative à la transparence des
activités publique, économique, financière et sociale, nommé les membres de la
Commission Nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption et mis en
place l’autorité de régulation de passation des marchés publics.
Malheureusement, ces outils et
instruments de lutte contre la mauvaise gouvernance, le détournement de deniers
publics et l’enrichissement illicite sont inopérants et illusoires. Des
institutions de plus pour engloutir l’argent du contribuable et qui brillent
par leur mutisme face aux nombreux cas de malversations et détournements.
L’écrivain Aboubacar Said Salim disait : « La corruption devient la règle et l’honnêteté l’exception ».
Les malversations et détournements sont banalisés et les auteurs restent
impunis. Aujourd’hui, ils sont même autorisés à postuler pour être élus à
l’Assemblée nationale.
Ces hommes « gonflés de leurs richesses subites, faites de l’argent public volé »,
pour reprendre l’expression de l’écrivain Sast, n’hésiteront pas à corrompre,
cette année encore, les électeurs en distribuant à flot les billets de banque,
dans chaque coin de rue. A 18 mois de la fin de son mandat, Dr Ikililou peut-il
encore espérer renverser la tendance ?
HZK Presse A.Abdillah
Hamdi