Le projet de loi portant conditions d’éligibilité du président de la République butte sur l’article 7
08 May 2014 - 09h54
La loi organique portant sur les conditions d’éligibilité du président de la République est renvoyée à une séance ultérieure à la demande du gouvernement. Il a fallu l’intervention du ministre de l’intérieur pour mettre fin au chamboulement des élus sur l’article 7 de ce projet de loi diversement interprétée par les élus selon le bord politique de chacun.

Les travaux en plénière du projet de loi organique portant conditions d’éligibilité du président de la République ont butté sur l’article 7 qui a été interprété différemment par les députés et selon leur penchant politique. Interprétant cet article comme une volonté de faire barrage à une probable candidature de l’ancien chef de l’Etat, le député Salami rapporteur de la commission de loi accuse vertement le gouvernement et le député Mzimba de jouer l’obstacle. Le mot de trop qui a fait déborder le vase. L’hémicycle s’est vite transformé en agora où les échanges verbaux d’une rare dureté s’envolent d’un rang à un autre, obligeant le ministre de l’Intérieur en charge des relations avec les institutions à demander un report du projet de loi en question. Un geste salué par la plupart des députés visiblement sonnés par cette plénière très musclée. Interpellé par La Gazette/Hzk-presse à la sortie de cette séance, le député Ibrahim Ali Mzimba fait savoir qu’il n’y pas lieu à polémiquer car c’est « le texte et le statut qui devaient parler ». Cet élu de la région de Mbadjini Nord qui appel à ce qu’il y ait un devoir de mémoire. Etant ministre des affaires étrangères à l’époque du feu Mohamed Taki, cet avocat du barreau de Moroni rappelle que Ngazidja n’a jamais été favorable à la tournante, un système voulu et évoqué en premier selon lui dans les instances internationales et régionales par Dr Zaidou qui représentait l’île d’Anjouan. Pour lui la tournante est une pratique qui fait qu’ « aujourd’hui Ikililou est président parce qu’il est comorien né à Mwali, Azali l’était parce qu’il est comorien né à Ngazidja, Sambi l’était parce qu’il est comorien né à Anjouan ». A l’entendre ce n’est pas une question que deux ou cinq députés devront trancher, c’est une question au contraire d’une préoccupation nationale qu’il faut soumettre par voie référendaire. « Si sambi veut être président pour le nom des wangazidja, il faut annoncer au peuple comorien que la tournante est abolie », a-t-il martelé. Pour le député Sinani membre de la commission des lois, il est lui aussi catégorique « les candidats aux présidentielles sont toujours issus de l’île où échoie la tournante et non le contraire », a-t-il dit. Même constat pour le député Djabir président de la commission des lois. Celui-ci espère une accalmie à la prochaine plénière et que les députés puissent aplanir leur différence pour l’adoption de ce projet de loi organique. Mais pour Me Mzimba quels que soient les différents scénarios, le projet de loi en question ne pourrait pas empêcher l’organisation des prochaines présidentielles.
HZK Presse: Maoulida Mbaé