Hollande à Moroni , par Mohamed Chaher.
23 Mar 2014 - 21h38
En juillet prochain va se tenir à Moroni le sommet des chefs d'Etat de la Commission de l'Océan Indien. La France, pays membre "pour le compte de l'île de le Réunion", je dis bien la France pour la Réunion, sera représentée, annonce-t-on, par M. François Hollande, le président de la République française. Et voilà que chacun y va de ses certitudes : une certaine presse à Maoré jure que le président Hollande va à Moroni pour faire admettre Mayotte dans la COI !
Ces gratteurs de papiers ne savent donc pas que la COI regroupe des Etats et que c'est la France qui est membre pour son département de la Réunion. Ils ignorent aussi que Mayotte est déjà membre depuis l'adhésion de la République Fédérale Islamique qui a négocié et signé son admission en tant qu'Etat composé des 4 îles de Maoré, Ndzuani, Moili et Ngazidja, telles qu'admises à l'ONU, à l'ex OUA...etc. Cette admission des Comores se fit d'ailleurs en même temps que celle de la France pour la Réunion et nous avons encore en mémoire l'ardeur des débats qui ont abouti à ces deux admissions.
Question : nos dirigeants actuels vont-ils trahir la Nation et encore une fois, reculer devant on ne sait quelle pression ? C'est ce que l'on peut redouter quand on se rappelle la diplomatie du silence-menteur qui a été la spécialité de Bakri, le ministre sorti des Affaires étrangères. On peut le craindre aussi quand on sait les trahisons passées de celui qui "dirige", côté comorien, le jusqu'ici obscur HCP, et qui aujourd'hui, prend comme un malin plaisir à couver comme un secret personnel, les "discussions" qui auraient eu lieu au cours de la première réunion dudit Conseil.
L'ami, " lemohélien.com " aura beau défendre Boléro en déclenchant ses foudres contre le Comité maorais qui n'a eu à remplir aucune responsabilité étatique; notre seul souhait est de ne pas revivre avec Bolero, le résultat fatal de la diplomatie sécrète à la Bakri..
Chacun comprendra alors pourquoi nous ne pouvons encore et toujours que rappeler les lois de l'Etat qui ont prévu clairement les sanctions à l'encontre des hauts traîtres de la Nation. Nous l'avons réclamé hier pour les putschistes qui ont fait reculer le combat pour l'unité et l'intégrité de notre pays en 1975 comme en 1999; nous le réclamons aujourd'hui pour les wakutruzi anjouanais, et nous commençons à le rappeler pour ceux qui, peut-être, nous réservent des crimes encore plus graves en juillet prochain !
La haute trahison sera alors d'autant plus condamnable que l'actualité internationale donne raison à la revendication comorienne pour le respect de son intégrité territoriale, en condamnant à rebours la politique française dans ses contradictions.
Je veux parler évidemment de la Crimée : la France a pris les devants pour condamner la Russie de vouloir annexer la Crimée ukrainienne par le billet d'un référendum qualifié d'illégal . C'est le ministre français des affaires étrangères qui déclare : " En droit international, on ne peut pas faire un référendum pour modifier des frontières", Laurent Fabius, ministre français des Affaires Etrangères (6/3/2014). Et le président de la République française de préciser : " Il ne peut y avoir de référendum sur l'avenir de la Crimée sans que l'Ukraine elle-même n'ait décidé de l'organiser ". La France condamne ainsi la Russie de faire en Crimée, ce qu'elle-même a fait à Mayotte en y organisant en 1976 un référendum pour se permettre d'occuper cette île indépendante depuis 1975. Et pire qu'en Crimée : le référendum à Mayotte a été organisé après avoir violemment purgé l'île de tous les unionistes-indépendantistes.
Aujourd'hui, voilà les gouvernants français avouant au monde entier que la France a violé la loi internationale en occupant Mayotte ; est-ce le moment pour les "responsables" comoriens de baisser la garde ? ou au contraire d'accentuer la pression en mettant les dirigeants français face à leurs contradictions diplomatiques qui font tant de morts dans ces Comores, amies proclamées et acceptées de la France !
Nous disons qu'il ne faut ni refuser, ni perturber la visite du président F.Hollande aux Comores ; qu'il vienne et qu'il y soit le bienvenu ! Mais que le peuple comorien se lève le plus nombreux possible pour lui montrer, amicalement, que nous voulons que la France respecte, enfin, l'unité et l'intégrité de notre pays !
Et qu'on arrête de nous seriner que "les maorais veulent être français pour ..." (si d'ailleurs ils le veulent encore et toujours alors que se multiplient les atteintes de ce qui constitue leur identité : tête de porc ici, mariage homo là, plaintes anticulte à Sada...etc...). Personne ne leur refuse et ne peut leur refuser d'être de la nationalité qu'ils veulent et peuvent ! combien d'anjouanais, grands comoriens et mohéliens sont dans le même cas ? Ce que le peuple comorien doit réclamer, c'est la cessation par la France de son occupation de Maoré, une partie intégrante de notre patrie, causant par cette occupation, tous les déboires que notre peuple connait depuis bientôt 40 ans, avec les morts en mer, avec la déstabilisation politique et ses incidences néfastes sur le développement du pays.
Bientôt nous espérons que le pétrole sortira de nos eaux territoriales. Cette richesse a pu être utilisée ailleurs pour soulever les uns contre les autres, des concitoyens ou des voisins frères. Que soit donc vite réglé ce différend sur Mayotte, pour qu'il ne soit pas encore utilisé comme la poudrière qui va cette fois saler notre pétrole, au lieu de le faire couler pour enrichir et faire le bonheur des maorais, anjouanais, mohéliens et grands comoriens.
Puisse le président Ikililou entendre cet appel ! et que tous ceux qui sont soupçonnés de préparer la enième trahison de la Nation soit prévenue que le peuple ne peut plus, ne doit plus les laisser nuire ! Voilà notre souhait le plus grand à la veille de ce sommet de la COI dans nos murs !
Par: http://mohamed-chaher.blogspot.fr/