Les Bacaristes rejettent la main tendue d’Anissi Chamsidine
23 Feb 2014 - 20h45
Les anciens compagnons de Mohamed Bacar rejettent la main tendue par le gouverneur de Ndzouani. Ils voient dans cette offre d’Anissi Chamsidine une machination pour court-circuiter l’ouverture qui est en train de se faire avec le régime d’Ikililou. Ils se sont confiés à La Gazette des Comores au cours d’une visite de courtoisie qui s’apparente à une opération de charme de ces anciens dirigeants de l’époque du séparatisme anjouanais, qui serait selon « révolue ».

Les plaies sont vives et les blessures sont loin de cicatriser, c’est ce qu’ont laissé entendre les anciens compagnons du colonel Mohamed Bacar, après la main tendue la semaine dernière du gouverneur de Ndzouani (lire La Gazette n°2126 du 17 février 2014). « C’est une démarche hypocrite » pense Yahaya Djaffar Salim alias Sarko ancien ministre de l’intérieur du dernier gouvernement de Mohamed Bacar actuellement en exile au Benin. Cet ancien homme fort de Ndzouani s’interroge sur l’opportunité de la démarche de celui qui « a physiquement contribué » à leur déchéance. « Est-ce que c’est du bon sentiment », s’est-il demandé. Avant de continuer, « c’est un sentiment qui cache d’autres motivations politiques et électoralistes ». Ces bacaristes de la première heure gardent un mauvais souvenir de l’actuel gouverneur de Ndzouani. L’image de l’homme en treillis en pleine rue de Mutsamudu prêt à en découdre avec le dernier carré de l’ancien président de l’Ile, le jour du débarquement militaire de mars 2008.S’il reste très critique sur l’ancien régime du président Sambi, Sarko ne nie pas, en revanche, un certain rapprochement qui s’opère entre eux et les autorités actuelles. « Une ouverture qui se fait en douceur », fait-il savoir, allusion aux négociations officieuses engagées par le régime pour réintégrer ces anciens « séparatistes » dans la vie politique du pays, puisqu’ils sont devenus à leurs yeux, des gens fréquentables courtisés par tout le monde. Des négociations qui ont été révélées au grand jour par la presse nationale qui a fait de cette nouvelle ses choux gras durant des semaines. Ce passage de « pestiféré au statut d’acteurs politiques appréciés et adulés », Sarko ne boude pas le plaisir et laisse croire que les yeux doux adressés à leur endroit ne les détourneront aucunement de leur principe. Et lui d’annoncer l’officialisation prochaine de leur formation politique qui portera le nom de GNEC-Rénovée (génération nouvel ensemble comorien Rénovée).A Moroni pour formaliser leur parti politique, la délégation d’une dizaine des personnalités tente aussi une opération séduction auprès des différentes rédactions de la presse nationale. Ils se plaignent d’une couverture médiatique supposée impartiale et regrette une prétendue campagne de dénigrement contre eux. « On n’a jamais été des séparatistes. On est des autonomistes », a-t-il martelé.Il regrette l’étiquette de « séparatiste, rebelle » souvent collée sur eux, avant de solliciter que la presse leur accore la chance de s’exprimer librement et porter la contradiction. « Le séparatisme, nous l’avons enterré le 17 février 2001 (jour de signature à Fomboni de l’accord de réconciliation nationale) », a-t-il lancé, et de conclure « on a beaucoup à dire, on déballera tout, le jour opportun ».
HZK Presse: Maoulida Mbaé