2013: Une année marquée par une corruption rampante et des détournements en série
05 Jan 2014 - 15h17
La série des scandales financiers révélés l’année dernière par la presse nationale vient ternir l’image de l’Etat déjà entamé par des détournements des centaines des millions dans les sociétés d’Etat. La découverte d’un réseau de vente des vrais faux passeports enfonce le clou malgré le succès de la 4ème revue des institutions des Bretons Woods. L’année financière est marquée aussi par le retour en forces au pays des investissements français.
C’était le mois d’octobre dernier, l’opinion découvre le summum des crimes économiques entretenus par les délinquants en col blanc du pays. Un gigantesque réseau parallèle de vente de vrais faux passeports comoriens serait démantelé et le directeur de la DNST accusé d’être le cerveau de l’affaire. Peu à près la procureur de la République dévoile dans une conférence de presse l’ampleur du trafic, plus 700 passeports seraient vendus pour deux milliards de nos francs. Après le tapage médiatique fait au tour de l’arrestation du cerveau de l’affaire, le silence reprend sur droits, et l’opinion s’interroge sur les ramifications de ce réseau.D’aucun soupçonne le gouvernement de vouloir étouffer l’affaire car l’arroseur aurait arrosé pas mal des clergés de la place. Mais comme un malheur ne vient jamais seul, un mois avant que l’affaire Abou Achrafi n’éclate au grand jour, la société nationale des postes et des services financiers est victime d’un braquage spectaculaire opéré dans le bureau du receveur, les assaillants seraient partis avec un pactole de plus de 100 millions fcs. Curieusement aucune trace d’infraction ni des ces hommes encagoulés, l’arrestation d’une femme n’a abouti à rien encore une fois la justice a raté une occasion.Au tout début de l’année un agent du service des impôts de Ngazidja aurait sciemment laissé dans son bureau des liasses des billets de banque, la collecte du jour de la taxe diesel prélevé par an par ce service fiscal de l’Ile. Ce sont aussi une dizaine de millions qui sont volatilisés en une seule nuit, l’agent en question a été mis en détention provisoire, libéré sous condition quelque mois après, il coule un séjour tranquille dans sa ville natale et l’affaire est classée sans suite. Circuler rien n’est grave !
En remontant deux mois après l’affaire du service d’impôt, le scandale du siècle vient ébranler le gouvernement et ternir une année qui a commencé avec les vieilles pratiques des dessous des tables. L’opinion publique apprend que derrière la gestion des pavillons de complaisance sévit une véritable machine de corruption. Des hauts dignitaires du régime sont mêlés dans des affaires de pots de vin, un ministre éclaboussé dans cette affaire ne tardera pas à déposer sa démission.
Ces sont encore une fois des centaines des millions de nos francs qui atterrissent dans les poches de certains fonctionnaires véreux. En tout dans l’année 2013 quelques milliards ont été subtilisés ce qui équivaut à un manque à gagner non négligeable du budget de l’Etat. Et pourtant tout n’est pas noir au point de vue économique et financier, notamment la réussite avec brio de la 4ème revue avec les institutions de Breton Woods. Le FMI et la Banque Mondiale qui se sont particulièrement réjouit au mois d’octobre de taux de croissance du PIB qui a atteint le 3,5% un signe encourageant. Ces institutions ont justifié une partie de cette croissance par l’arrivée des investissements étrangers. Justement l’année est marquée par le retour en force des entreprises françaises. En moins de deux années Colas, Bolloré, Moneo et Lafarge s’implantent dans différents secteurs stratégiques où les investissements se chiffrent à quelque dizaine de milliards de nos francs.
Maoulida Mbaé